Une mission de la plus haute importance...

Les yeux du mage se déplacent à peine, d'un livre à l'autre, mais ils semblent englober l'espace de la table Les quatre ouvrages tournent parfois une page sans que le mage ne lève un bras, ses mains sont occupées à autre chose, prendre des notes, notamment, et frotter un petit orbe bleu posé sur ses genoux.

Des quatre ouvrages présents, l'un semble posséder des diagrammes complexes, des représentations schématiques de quelque forme de magie que Kearnen ne saurait comprendre au premier coup d'œil. Les schémas sont accompagnés de formules étranges, complexes, mais harmonieuses, également.

Le second ouvrage, en comparaison, est beaucoup plus simple, et plus petit, également. L'écriture de ce livre semble plus erratique également, comme si l'écrivain n'était guère un professionnel, mais un quidam qui aurait rédigé ça de façon frénétique. Des séries de noms, parfois agrémentés de paragraphes plus ou moins longs. La calligraphie est cependant trop serrée pour que le mage d'Enguerrand puisse discerner des noms du premier coup d'œil.

Le troisième ouvrage, volumineux, semble être un traité philosophique, au regard des longues phrases alambiquées qu'il peut contenir. L'écriture, cette fois, est beaucoup plus harmonieuse et, si Kearnen y prête attention. Ressemble beaucoup à celle du papier où le mage semble prendre des notes. Sur le côté du livre, également, un sceau, le même sceau bleu que sur deux des ouvrages qu'a choisis Kearnen.

Enfin, le quatrième livre paraît être un ouvrage historique, ou géographique ? Le mage a arrêté sa lecture sur une carte calligraphiée et annotée, une carte du continent, peut remarquer Kearnen. Des points y sont dispersés, avec des annotations dans une langue étrange, certainement pas un dialecte impérial.

Le mage ne semble pas remarquer la curiosité de Kearnen, absorbé par ses recherches.

[Jets d'int possibles pour le premier, second, et quatrième livre, si tu veux].

Le mage impérial se lève. Le fameux sceau bleu, il vient de l'apercevoir parmi les livres de l'autre magicien. Il s'approche et bredouille quelques mots pour attirer son attention.

"Excusez-moi..Hum, ce sceau sur le livre..." Il indique le troisième livre que le mage est en train de lire. "Il m'est familier mais je n'arrive pas à me souvenir de quoi il s'agit..."

Pour ne pas paraître plus bizarre qu'il ne l'est déjà. Kearnen montre un des ouvrages en question. "Je suis moi-même en train d'étudier des ouvrages marqués de ce sceau. Auriez-vous une idée de ce qu'il signifie ?"

Maintenant qu'il est situé près de l'espace de travail du mage, il en profite pour jeter des coups d'œils discrets afin de voir plus en détail ce que l'autre étudie.


[Int:60]

Le membre 'Angaram' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'D100' : 1

Le mage lève les yeux vers Kearnen avec un air intrigué. Ses yeux ont un instant du mal à se concentrer sur le visage de son interlocuteur, comme s'ils avaient changé de rythme. Lorsqu'ils parviennent enfin à se fixer dans ceux de Kearnen, ils s'emplissent d'une forme de bienveillance distraite. Son doigt effleure le sceau dont Kearnen passe, comme pour se rappeler de quoi il s'agit.

"Bonjour à vous, jeune homme." Sa voix est claire, mais empreinte d'une certaine amplitude, qu'il dissimule de son mieux compte tenu de l'endroit où ils se trouvent. "Ce sceau est assez commun dans le domaine académique, il s'agit d'une marque d'approbation du Conclave des Érudits, une entité dépendant partiellement du Conseil des Mages. Vous ne le trouverez que sur des ouvrages validés par les plus grands penseurs contemporains de l'auteur. Et les livres obtenteurs de ce sceau sont révisés tous les vingt ans au regard des nouvelles découvertes."

Il s'interrompt un instant, comme s'il venait de réciter une leçon. Sa main tenant la plume écrit toujours, signe qu'il lit toujours, malgré son implication dans la conversation.

"Si vous étudiez des ouvrages forts de ce sceau, alors vous étudiez des ouvrages reconnus exacts par les plus grands penseurs d'Orlana. Puis-je pousser la curiosité jusqu'à vous demander l'objet de vos recherches ?"

L'objet de recherches, justement, est ce que Kearnen discerne maintenant très clairement sur les ouvrages du mage en bleu et or, si clairement, en réalité, qu'il est presque certain de connaître l'identité de cet homme, à présent.

Le premier livre est un traité complexe sur la conversion de types spécifiques d'énergie magiques. Les schémas représentent à la fois les types d'énergie, les quantités nécessaires, mais également les objectifs théoriques de ces conversions. Il semblerait, d'après la logique des pages ouvertes, que ce soit pour relier un point à un autre, mais ni dans l'espace, ni dans le temps. Le traité semble prendre la mesure -- du moins, semble-t-il à Kearnen -- d'un autre "type" de déplacement, et de dimension...des éléments qui lui font douloureusement penser à ses connaissances sur les autres plans.
Des déplacements interplanaires ?

Le second ouvrage, quant à lui, est marqué d'un symbole que très peu connaissent, il est même étrange que Kearnen l'ait déjà aperçu, d'ailleurs, car l'ordre portant ce symbole a disparu il y a de nombreuses années. Une lance, noire, pointant vers le haut et perforant une forme de voute, comme le ciel. Le symbole du "Déicide", un symbole que portent, d'après la légende, les membres de la Légion Noire, ou la Légion du Déicide. Ces noms pourraient-ils être un recensement de tous les anciens membres de cette Légion disparue à la suite de la grande guerre ?

Quant au quatrième ouvrage, il semble traiter de coordonnées, spécifiques dans un langage codé, incompréhensible en soi, mais Kearnen y trouve des traces du code militaire de l'armée régulière d'Orlana. C'est donc un code impérial, mais trop complexe pour qu'il puisse le recomposer. Les points sont variés sur la carte, l'un se trouve au Sud des monts de l'Est, un autre dans les Marais, un autre, encire, dans le Désert du Sud, où se trouve le passage vers le Plan Démoniaque. Un autre point, dans le Nord, ne correspond cependant pas à l'endroit où les Probos s'étaient accumulés. Les autres points ne correspondent à rien de ce que Kearnen connaît.

Un mage capable de lire quatre ouvrages si différents à la fois, vraisemblablement spécialisé dans des formes de magie complexe, ayant des liens avec une légion disparue...Kearnen ne connaît pas tous les archimages d'Orlana, mais cette description correspond à ce que l'on pourrait lire d'un homme originaire d'Essine, la capitale d'Ophinie. Terre de mystères et de magie ancestrale, et le troisième plus puissant mage d'Orlana après le Grand Archiérarque et la Magister...

Miras Aren, Roi d'Ophinie.

Réalisant soudain à qui il a affaire, Kearnen s'incline respectueusement.

"Roi Aren ! Je vous prie de m'excuser. Loin de moi était l'idée de venir vous importuner dans vos recherches." Tout son corps le prie de fuir au plus vite et de se cacher derrière ses livres mais le roi lui a quand même posé une question. Et sa bonhomie du roi couplée à sa curiosité ont raison de la lâcheté de Kearnen.

"Eh bien... j'effectue des recherches pour le Commandant Angaram, sur les origines de l'Empire, celle de notre Dieu Enguerrand ainsi que sur la Maison des Ballades."

"Pour l'instant je n'ai guère trouvé d'informations à ce sujet, si ce n'est quelques pistes concernant le Léon" dit-il, anticipant la prochaine question.

"Je m'apprêtais à attaquer lesdites pistes lorsque le sceau dont vous venez de me parler m'a interpellé..."

Kearnen esquisse un geste d'indécision.

"Je ne saurai dire Votre Majesté. Ce que je sais en revanche c'est que le Commandant semble préoccupé depuis peu par un lien entre l'ancienne Maison des Ballades et l'Empire. Il n'en parle que peu mais... avant qu'il ne rejoigne l'ordre disons..." il laisse planer un silence éloquent. Tout le monde sait ce qu'était Angaram avant de devenir un chevalier de l'Ordre. Il ne s'en est jamais caché, bien au contraire. "Il a vu et entendu certaines choses lui laissant penser qu'un lien pourrait avoir existé."

"Pour ce qui est du reste, je ne sais exactement pourquoi il m'a demandé d'effectuer des recherches sur les origines de notre Dieu ainsi que de l'Empire. Ce sont des thèmes largement connus et accessibles. Qui plus pour des servants d'Enguerrand..."

L'évocation de Dame Eléanore ne parait pas anodine. Kearnen sent ici une sorte de requête de la part du roi.

"Le Commandant devrait arriver sous peu à la capitale. J'ai ouï dire que la guerre dans le nord était terminée, il viendra surement faire un rapport détaillé auprès de son mentor. Si vous êtes curieux... enfin je veux dire si Dame Eléanore et d'autres sont curieux de le rencontrer, ce serait l'occasion. Je suppose."

*Oui, ça c'est certain qu'il a une idée derrière la tête. Et je crois tout juste apercevoir une esquisse de ce que ce peut être... *

"Je devrai pouvoir arranger une rencontre entre le Commandant et le Conseil d'Or, Votre Majesté."

"Quand disiez-vous qu'il se réunirait ?"

Réalisant soudain qu'il vient de passer à côté d'une chose importante, Kearnen reprend immédiatement la parole.

"Vous avez mentionné la bibliothèque de Sire Olvir, y aurait-il un moyen, à votre connaissance pour que l'on puisse y accéder ? Une quelconque personne à qui s'adresser ou bien un service à rendre..."

Il se sait aussi fin et discret qu'un orc ivre sur la place publique un jour de marché mais c'est là, la chance de toute une vie. Il se doit la saisir.

"Vraiment ? Je suis curieux d'entendre votre hypothèse sur cette idée."

"Voilà qui serait fantastique. Bien entendu, j'espère être convié à ce conseil en tant que spectateur, si aucun secret de l'ordre ne devait être abordé, évidemment."

Un fin sourire étire les lèvres du roi-mage, son regard est autoritaire, mais doux.

"Il..."

Le mage est interrompu par la nouvelle requête de Kearnen, ses yeux se voilent un instant, puis la curiosité les empreint. Il fixe le jeune mage avec un regard nouveau; avant de reprendre.

"...se réunira d'ici deux semaines, une fois les célébrations prévues à la capitale passées, ai-je ouïe dire."

Une pause, le roi jauge son interlocuteur d'un œil nouveau, scrutateur, connaisseur. Il reprend après une brève réflexion.

"Eh bien, accéder à la bibliothèque d'Uxphral tend à nécessiter la recommandation d'une haute autorité, comme celle d'un Roi."

Demi-sourire entendu.

"Et il se trouve que j'aurais bien besoin d'un service, maintenant que vous le dites."

Une nouvelle pause, un regard vers la carte étalée sur la table, il redresse la tête.

"Avez-vous déjà entendu parler des arcana mortes d'Yph ?"

[Jet d'int, +10 si Kearnen est déjà allé en Ophinie]

Kearnen a un mouvement de recul. Ou bien le roi peut lire dans les pensées ou bien le jeune mage a pensé à voix haute. Dans un cas comme dans l'autre, il va lui falloir faire preuve de concentration pour la suite de l'échange et ne pas laisser fuiter des informations en pensées, si le roi possède une telle puissance télépathique... Merde. Il pense déjà trop.

"Oh euh une simple hypothèse. Je pense que le Commandant est toujours marqué par son passé et comme vous le savez peut-être il s'est fait un devoir de sauver tous ceux qui peuvent l'être. Une courte pause pour laisser le temps au roi de réfléchir à cela. Ce qui n'est pas la position générale du Culte..."

Concernant ces Arcana mortes d'Yph. Ça ne dit rien à Kearnen  Il n'est jamais allé en Ophinie remarque. Il en a entendu parler certes, mais ses déplacements au sein de l'Empire se sont limités à des allées et venues entre la capitale et la Maison des Ballades.

Il embraye donc là dessus pour changer de sujet.

"Je crains de ne pas les connaitre. Ces Arcana mortes d'Yph. Que sont-elles et en quoi consiste ce service Votre Majesté ?"

*Deux semaines c'est bien. J'aurai le temps d'avancer dans mes recherches, peut-être même de rendre service au roi pour accéder à cette bibliothèque secrète. Je ne me représenterai pas les mains vides au moins.*


[int 60

Dis moi, espèce de Pangolin, tu aurais pas pris la première phrase du poste précédent, celle en italique, pour des paroles quand même ? è_é]

Le membre 'Angaram' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'D100' : 68

Le visage du Roi reste impassible, mais quelque chose change dans son regard à la première réponse de Kearnen, Sa main, précédemment immobile, reprend son va et vient sur la boule de cristal posée sur ses genoux, et sa tête recule imperceptiblement. Il acquiesce simplement à la remarque du mage, laissant cette partie de la discussion là.

En ce qui concerne les Arcana Mortes, Kearnen n'en a effectivement jamais entendu parler. S'il sait qu'Ophinie est pleine de mystères et de secrets non-découverts, il ne sait rien de ceux-ci.

"Les Arcana Mortes sont le nom d'un lieu de puissance oublié, à quelques kilomètres de la cité d'Yph. Il y a quelques années de cela, un accident eut lieu, et l'équipe de recherche menée par de puissants mages disparut totalement."

Tout en parlant, Miras pointe de sa main libre un emplacement sur la carte, l'emplacement de ces Arcana Mortes, certainement.

"Rares furent les expéditions qui tentèrent de découvrir ce qui s'y est passé, et toutes échouèrent. Depuis, ces Arcana Mortes sont entrées dans la légende comme un lieu de mystère et de peur, dans le cœur des habitants. Il semblerait que les expéditions d'aventuriers ne parviennent simplement pas à y entrer, mais que les mages les plus puissants n'en ressortent jamais."

Nouvelle pause entendue, comme s'il laissait le temps au mage d'absorber ces informations. Le regard de Miras est soudain dur, mais plus guère fixé sur Kearnen, il regarde à travers lui, planté sur un point que lui seul peut voir.

"Je crois que ces Arcana contiennent quelque chose qu'il me faut. Mais il m'est impossible de m'y rendre."

"Accepteriez-vous de vous y rendre pour moi, et de quérir cet objet en mon nom ?"

[Bah euh bon hein ct'à dire que bon 'cule un mouton quoi eh... é_è]]

Kearnen s'incline lorsque le roi lui explique sa requête.

"Je le ferai Votre Majesté. Avez-vous une description de ce que je dois y trouver ? Ou bien est-ce que je saurai obligatoirement lorsque je verrai cette chose ?"

"De plus, dois-je me préparer d'une quelconque manière avant d'y aller ? Emporter certains objets ? Avoir connaissance de certaines rumeurs concernant ce lieu de puissance ?"

Lorsqu'il pense avoir posé toutes les questions qui lui viennent en tête, Kearnen se tait et attend les réponses du roi. Celui-ci semble capable d'emmagasiner énormément d'informations comme sa lecture de plusieurs ouvrages simultanément l'a montré. Il devrait s'en sortir pour répondre à une poignée de questions.

Devant Kearnen, quelques armes courtes sont alignées par ordre de taille et de prix. Du petit poignard qui dépasse tout juste de la poigne jusqu'à l'épée courte de la taille d'un demi bras. Cet étal semble vendre des armes à des fins décoratives plus que défensives, mais à première vue, toutes semblent affûtées.

"Salut salut, j'peux vous aider, ptêtre ?"

Le vendeur, barbe broussailleuse au menton, l'air bonhomme de celui qui apprécie une pinte par demi-journée à la taverne du coin sans jamais en excéder, et la voix rocailleuse de la conversation qui dure jusqu'aux aurores du lendemain. Enfin, paraît-il. Il étudie brièvement le mage

"Qu'est-que vous cherchez ? De quoi décorer vot' cheminée ? De quoi défendre votre honneur ? J'vous l'dis, vous trouverez forcément vot' bonheur !"

Les prix varient, les couteaux les plus simples, tout juste l'amélioration d'ustensiles de cuisines, se vendent à une trentaine de pièces d'or et vont jusqu'aux trois cents en fonction de la qualité de la garde et de l'acier. Les dagues commencent à une soixantaine de pièces et jusqu'à quatre cents, toujours pour des raisons de qualité, de décoration et, cette fois, de petit fourreau fourni. Les épées courtes, quant à elles, commencent directement à cent-cinquante pièces d'or, et montent jusqu'à cinq cents. Les plus coûteuses semblent être d'une facture appréciable, mais le prix semble surtout être celui des ornements.

[Jet d'int possible mais pas obligatoire, pour estimer si les prix sont honnêtes].

Une trentaine de pièces pour un couteau, c'est cher mais dans ce marché-ci, il ne trouvera probablement pas mieux. Pas s'il souhaite partir au plus vite accomplir sa tâche en tout cas.

Alors il se résigne à payer le prix indiqué.

"Je vais prendre ce couteau-ci" Il pointe un des couteaux les moins cher mais qui a quand même l'air d'être affûté pour le combat. Une arme purement décorative ne lui servirait à rien dans le cas présent.

Ses yeux parcourent l'étal, il réfléchis puis se décide à prendre deux dagues en plus du poignard. Il essaie, une fois de plus d'en choisir qui ne coûtent pas trop cher mais dont la forme laisse penser qu'elles peuvent servir d'armes de jet.

"Je vais prendre ces deux-là aussi. Il y en a pour combien ?" dit-il en ouvrant une bourse peu garnie.