[Campagne] Gontran, sous le signe de l'Affliction

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

L'épidémie ayant frapper l'Ordre de Gontran est récente, mais virulente. En l'espace de quelques jours, elle a infecté deux cents hommes, sur un total de mille cinq cent. Et les chiffres continuent de monter. Pour le moment, l'origine est inconnue. Peut-être quelque chose transmis par des parasites, des nuisibles. Peut-être une maladie émergente. Empoisonnement. Malédiction.

Les victimes ont été placé à l'écart des autres, dans un dortoir isolé au mieux. Mais jusque là, cela n'a eût aucune incidence sur la vitesse de propagation de l'affliction. Les ressources alimentaires n'ont pas encore été vérifiées, mais dans le doute, une caravane de vivres saines a été requise pour les trois forts concernés.
Le fait est que l'Ordre ne dispose pas du personnel nécessaire sur place pour traiter le problème, et qu'en dernier recours, ils devront juste purger les murs des malades.

Et ça ces maudits phénomènes surnaturels dans la brume, les guetteurs ne cessent de voir des mouvements, ou d'entendre des choses. Cela met les garnisons sur les nerfs. Il y a de tout, pèle mêle, des crânes grimaçants, des humanoïdes difformes, des femmes en blanc qui chantent. Des proches disparus, des animaux en plus ou moins grande forme. Certains croient même voir des pierres tombales avec leurs noms gravés dessus.

En somme, la situation est tendue et le moral très bas.

Vyren Kneciandre et son compagnon panthern Cairn sont sur place, dans l'un des fort affecté. Que font-ils ?

**Sylver I** Messages : 42 Date d'inscription : 24/04/2019

Depuis plusieurs mois, Vyren avait été détaché dans l'Ordre de Gontrand avec un bon nombre de soldats d'Aphon pour le renforcer à la suite de la guerre pour Valagel. En tant qu'officier dans l'armée du royaume nordique, il avait écopé d'un grade équivalent dans celui de l'Ordre. Ni trop haut, ni trop bas dans la hiérarchie. De quoi avoir une marge de progression pour faire ses preuves.

Et voilà qu'une épidémie tombait sur l'Ordre, et que personne ne semblait capable d'y faire quoi que ce soit. En ce laps de temps, le chevalier avait appris les noms de tous les membres de l'Ordre qu'il pouvait retenir, ceux de la garnison à laquelle il était affecté comme ceux des messagers, serviteurs, secrétaires, ou membres historiques. Son père lui avait toujours dit que connaître ses hommes était le meilleur moyen pour les commander. Il suivait ce conseil à la lettre.

Par conséquent, il connaissait le nom de chaque personnel affligé, et parfois celui de leur épouse voire de leur enfant, ce qui rendait le tout d'autant plus frustrant et inacceptable.

Ça et cette brume qui isolait dorénavant le fort... des mesures devaient être prises, et si personne n'avait suffisamment d'esprit d'initiative pour s'en occuper, autant que ce soit lui.

Suivi de Cairn, son plus fidèle compagnon dont l'air constamment taciturne suffisait à décourager les mauvaises langues, et les griffes à découper celles trop bien pendues, Vyren décide de se présenter devant l'officier en charge du fort. Il s'est arrangé pour le rencontrer en même temps que l'intendant général, il a des idées, mais il lui faut plus d'informations, des précisions, et pourquoi pas, des troupes encore capables.

Il toque à la porte.

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

L'officier en charge le reçoit dans un bureau tout ce qu'il y a de modeste, mais au sein de l'Ordre cela représentait déjà quelque chose. A l'intérieur, l'intendant général est déjà installé face à un bureau. Une seconde chaise est prête pour Vyren.
La porte se referme derrière lui et il entend l'officier en chef l'inviter à prendre place. "Vous vouliez me parler de quelque chose ?" Il prend place de l'autre coté du bureau, en dissimulant un soupire de lassitude. Il est tout échevelé, les derniers soucis en date traînent depuis un moment et il a du mal à s'en sortir. Des cernes sous ses yeux indiquent qu'il a des difficultés à trouver le sommeil. En dépit de ces signes, il s'efforce de se montrer énergique.

**Sylver I** Messages : 42 Date d'inscription : 24/04/2019

Cairn attend à l'extérieur, assis près de la porte, les ailes bien rangées dans le dos. Tout le monde sait bien qu'où il est, Vyren est, alors le fait de le voir près de cette porte indique deux choses à quiconque voudrait déranger l'officier ou prendre un rendez-vous surprise : c'est occupé, et il va falloir attendre.

"Commandant, Intendant général" salue Vyren. Il ne sait plus vraiment si l'officier est commandant ou non, mais en tant que responsable de la garnison, il est techniquement "commandant", et son père lui a conseillé de toujours respecter les formalités, même lorsque les temps sont durs, c'est ainsi que l'on reconnaît l'homme rigoureux du simplet courageux.

"J'aimerais vous proposer de prendre la situation en main, concernant l'épidémie. Les cas s'aggravent, je n'ai pas la moindre connaissance médicale, mais je suis presque sûr qu'à ce stade, Melvin et Ranan vont y passer d'ici moins d'une semaine."

"Il faut envoyer des messagers, contacter nos alliés, leur demander des prêtres et des mages pour soigner ou analyser nos malades avant qu'ils ne meurent, trouver la source de l'affliction avant qu'elle ne nous décime. Les prêtres d'Enguerrand sont efficaces, paraît-il, sinon, la maison des Mutisphil d'Aphon a de très bons biomanciens. Avez-vous songé à les contacter ?"

"Et les phénomènes à l'extérieur, des patrouilles ont-elles été envoyées ? Des retours ? Hier Alan a crû voir son père mort l'appeler d'en bas du rempart, c'est certainement lié, l'un et l'autre."

"Commandant, permettez-moi de vous assister dans la gestion de cette crise. Peut-être qu'avec un regard neuf sur les rapports de ressources, des éclaireurs et de l'évolution de la situation, ainsi que de nouvelles idées..."

C'est risqué, se dit Vyren, il craint que son supérieur ne se sente insulté et ne le renvoie immédiatement, d'où son approche presque diplomate. Mais voir ses hommes mourir ne l'enchante guère, surtout dans leur lit, et à vrai dire, ça reste une opportunité à saisir pour faire ses preuves.

Et puis, il ne se voit pas partir à la chasse aux fantômes sans la moindre information.

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Personne ne vient déranger le panthern durant leur échange. Les deux gradés écoutent sans rien dire Vyren, après quoi il s'écoule un petit silence. Enfin le commandant reprend : "Je n'aime pas avoir à le reconnaître, mais toute la situation m'échappe, alors...Je vais pas refuser un coup de main.

Voyons voir. Les cas de Melvin et Ranan sont graves, et une semaine est un pronostique bien optimiste. D'ici la semaine prochaine, le nombre de contaminés pourrait doubler.
On a bien tenter d'envoyer des messagers, à cheval comme par les airs, mais...Aucune nouvelle. On peut être pessimiste et imaginer qu'ils n'ont pas fait la traversée de la brume, ou bien au contraire qu'ils y sont parvenus et que l'aide met juste un peu de temps à arriver. L'un dans l'autre, rien de ce coté pour le moment.

J'ai formellement interdit de sortir du fort en dehors d'autorisations spéciales. Trop de risques, si on se met à voir des morts, c'est très mauvais signe. Les morts vivants se balladent rarement seuls.
Si vous avez des idées, des plans, vous êtes fortement encouragé à les partager, pour qu'on puisse se mettre d'accord sur un plan d'action.

**Sylver I** Messages : 42 Date d'inscription : 24/04/2019

Vyren a gardé les yeux fixés sur ceux du commandant durant toute son explication. Concentré, il évalue les possibilités, les idées qui lui sont venues et qu'il a éliminées ou gardées. Il réévalue tout au fur et à mesure. Pas de renforts, mais ceux-ci sont contactés. Le pire des cas, l'interdiction de sortir, mourir à petits feux à l'intérieur...

Il se maudit un instant de ne pas être son père, qui aurait certainement déjà trouvé et mis en place une solution, puis se ressaisit. Les problèmes d'estime n'ont pas leur place dans l'armée.

C'est lui qui le lui a appris.

"J'ai plusieurs idées, mon commandant, mais il me faut une estimation de nos ressources à l'heure actuelle pour proposer un plan définitif, à vrai dire."

Une pause, il met en place les bribes qui lui paraissent pertinentes, reprend.

"On ne peut pas se permettre d'être optimistes, et on ne peut pas se permettre d'être enfermés. Il faut du moral aux hommes et la certitude qu'on recevra de l'aide."

"Et, si possible, la source de ce mal, mais ça, c'est autre chose."

Une nouvelle pause, le fils du maréchal d'honneur a la chance d'être capable de dissocier sa pensée de sa parole, ça aide à réfléchir en parlant.
Ainsi, il a un plan.

"En premier lieu, il faut minimiser les interactions et les rassemblements entre les hommes, ralentir au maximum la propagation. Ensuite, essayer de trouver tout événement qui aurait pu la causer. Si c'est naturel, on devrait trouver ça dans la nourriture, l'air ou l'eau. Mais j'en doute. Si c'est magique, peut-être qu'on a eu vent d'un événement récent sur le continent qui ait pu attirer ça par chez nous ?"

"Ensuite, il faut un inventaire des hommes et des ressources. Si on voit des morts à l'extérieur mais qu'on est malades à l'intérieur des murs, il faut peut-être songer à un élément contaminateur à l'intérieur des murs, voire à un traître, encore que cette possibilité soit à garder secrète."

Son regard saute de l'intendant général au commandant. Si l'un des trois membres de cette réunion était le traître, le fort n'aurait probablement pas de beaux jours devant lui, il espère que ce n'est pas le cas.

"Enfin, ou plutôt, pendant ce temps, il faut organiser une sortie. Faire une percée dans cette brume et envoyer des émissaires à l'allié le plus proche pour faire appel à des guérisseurs. L'Empire ou Aphon, voire les deux, mais deux groupes divise nos forces aptes."

"L'objectif est d'aller au travers du danger et de permettre à un groupe de parvenir à nos alliés, puis d'y guider des renforts de circonstance et des guérisseurs. Pendant ce temps, une autre partie du groupe aura à investiguer cette brume de l'intérieur, voir s'il trouve quelque chose qui puisse nous aider."

"Évidemment, si vous acceptez ce plan, je me porte volontaire pour cette tâche, mon commandant. Hors de question de laisser aux fantassins le travail le plus dangereux."

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Le commandant écoute, mains jointes sous son menton. Son regard ne quitte pas Vyren. Son expression est de marbre, jusqu'à la fin, où il se permet une moue.

"Bien, on va vous éclaircir dans la mesure de nos capacités. Intendant, je vous en prie, de quelles ressources disposons nous ? Qu'avons nous jusque là tenté ?

-Nous avons encore beaucoup d'hommes sur pieds. Même si un total de trois forts sont présentement affectés, l'épidémie n'en est qu'à ses débuts. Il est aujourd'hui difficile de joindre même nos confrères des forts voisins, hélas. Les cavaliers prennent des risques énormes à sortir et nos oiseaux...Eh bien ils ne sont pas épargnés par le fléau.

Ce que je peux affirmer avec peu de doutes, c'est que l'affliction n'est pas d'origine naturel. Il ne s'agit à priori pas d'un empoisonnement, autrement bien plus de gens auraient été touché. En plus, chaque fort dispose de son propre ravitaillement, il aurait donc fallut que ceux qui sont à l'origine de l'épidémie ait eût accès à plusieurs de nos caravanes. C'aurait été un acte aussi difficile que magistrale.

La contamination ne semble pas se produire par contact avec un infecté, les mises en quarantaine ont montré statistiquement qu'elles n'avaient aucune incidence sur la propagation.

Non, la maladie est presque certainement d'origine magique. Son apparition coïncide grossièrement avec le moment où ce brouillard maudit nous a recouvert, nous et le reste des terres, à l'Est comme à l'Ouest. Il est dehors, il est dedans, il occulte le ciel. Et lui n'est clairement pas naturel.

Avec ceci, on exclue la piste du traître ou du sabotage.

Si on pousse un peu la réflexion, on a bien eût vent de cas où la brume était la cause du décès de gens, mais généralement cela se traduisait par des glaires noirs et ça ne tournait plus très bien là haut." Il tapote sa tempe. "Il y a donc de fortes chances qu'il s'agisse d'un "truc" à part qui utilise la brume comme catalyseur, ou bien même est-ce complètement différent.
En ceci, je rejoins la pensée de Vyren, il faut absolument qu'on en trouve l'origine pour exciser ce mal et restaurer l'ordre et l'harmonie.

En terme de capacités, nous sommes légèrement réduits. Il nous reste une cinquantaine de chevaux aptes. Une partie de nos montures ont été réquisitionné par les précédents messagers pour nos tentatives de liaison. D'autres encore, heureusement peu, sont malades aussi.
Nous avons des vivres et de l'eau pour à peu près deux semaines, un peu plus si on se rationne. Donc pas trop de craintes de ce coté non plus.

-Je vois. Merci." Il se lève de son bureau et rejoint la porte. "Je n'ai de toute façon pas beaucoup de choix, je dois autoriser cette mission. Je devrais le faire même si elle est suicidaire, vu les circonstances. Entre mourir dans un lit et tenter de survivre, seul un fou choisirait la première option. Je vous laisse choisir une cinquantaine d'hommes, à utiliser comme bon vous semble.

A mon avis, deux groupes seraient une bonne chose. Un premier pour rejoindre Orlana ou Aphon ou n'importe qui, un second pour assurer les environs. Quel dommage qu'on ait aucun mage sous la main, ça nous serait bien utile."

**Sylver I** Messages : 42 Date d'inscription : 24/04/2019

Vyren prend le temps de mettre en ordre toutes les informations accumulées. Les animaux touchés, la propagation aérienne, la confirmation qu'il s'agit de magie...il n'est pas aussi prompt que l'intendant à écarter la piste du traître cependant, toute magie a besoin d'un catalyseur à sa connaissance, et ce dernier peut tout aussi bien se trouver à l'intérieur de l'Ordre. Mais il préfère ne pas soulever le point ici. La paranoïa n'a rien d'une qualité, et il ne voudrait pas perdre l'attention des deux hommes.

Cette affaire de brume le taraude, mais le conforte dans ses positions. Si l'instigateur utilise la brume comme catalyseur, il y a fort à parier qu'il se trouve à l'intérieur de cette dernière et qu'il faudra l'en débusquer. Le chevalier remercie l'intendant de la tête lorsque ce dernier termine son exposé, et prend en compte les ordres de son supérieur. Il calcule un instant la distance à parcourir pour rejoindre l'Empire ou son royaume natal. Les deux semblent se valoir. La province d'Uricheg serait certainement plus proche que la frontière ouest de Seraphon, mais il faudrait que les messagers traversent la forêt, ce qui les ralentirait grandement.

Et puis, nul ne sait comment les elfes réagiraient.

"Merci pour cette exposition, Intendant. Et merci de me confier cette mission, mon commandant. Pour ce qui est du déroulement de cette dernière, voici le plan qui me semble le plus convenable."

"Nous partirons dès que possible, d'ici moins d'une heure, de préférence, en direction du royaume d'Aphon, ce afin d'éviter la forêt qui nous empêche de rejoindre directement l'Empire. Tous les hommes se dirigeront dans cette direction durant plusieurs heures afin d'assurer la sécurité des messagers et de traverser toute menace qui pourrait planer dans l'environnement direct des forts.

"Une fois une distance suffisante couverte, je séparerai les groupes en fonction des hommes restants, une troupe suffisante ira vers Aphon pour les prévenir de la situation et leur demander un renfort rapide de mages et de guérisseurs. Comme énoncé précédemment, la maison Mutisphil devrait savoir quoi faire."

"L'autre groupe, que je dirigerai, se mettra à la recherche de la source du mal afin de l'éradiquer."

Comme le commandant l'a souligné, le tout ressemble plus à une mission suicide qu'à une quête chevaleresque. Mais aux grands maux les grands remèdes, et parfois, rien ne vaut une masse et l'approche la plus directe lorsque l'on manque de manipulateurs de magie...

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Vyren pense juste, si un mage est à l'origine de cette infection en se servant de la brume comme catalyseur, il y a fort à parier qu'il se cache dedans. Mais la brume couvrant l'intégralité du continent, des monts des nains jusqu'au Vallon de Gèle-Terre, du marais jusqu'aux terres du Nord, les probabilités de dénicher l'instigateur au hasard sont bien inférieures aux chances de trouver une aiguille dans une botte de foin.

"Très...Bien ? Quand vous dites, "tous les hommes", vous voulez dire "tous" "TOUS" les hommes ? Ou juste ceux que vous aurez choisi ? On ne peut pas abandonner notre mission en dépit des circonstances.

Pour le reste, le plan me paraît correct. Rien ne nous dit que les messagers parviendront à destination, mais on ne peut que leur faire confiance. Dénicher la source du fléau est une priorité.

Je vous suggère de vous y mettre le plus rapidement possible, d'ici peu on aura tellement de gars en train de crever qu'on saura même plus où les mettre."

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Tristement, les recherches effectuées par Vyren ne résultèrent en rien de concluant, et la dégénérescence et la maladie continuèrent de polluer les trois forts de Gontran du Nord. Ceux-ci furent finalement abandonnés, quelques dizaines d'hommes sains seulement purent se retirer jusqu'à la place forte Sévenus.

Après leur départ, de même qu'il en fut pour Beaurocher, les entités d'Ailleurs infestèrent les enceintes abandonnées. Des vignes couleur chair creusèrent des sillons dans les remparts de pierre, des tumeurs gonflèrent sur les parois et des kystes renfermant des choses grouillantes se développèrent.
Aujourd'hui, ces forts sont sous le joug de l'ennemi, et ils sont bien gardés. Ils constituent de nouvelles sources de renforts pour ces monstres.

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