Re: [Campagne] Des murmures dans le noir

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe acquiesce à l'ordre de marche. Sa main droite tenant sa masse, il s'avance dans le tunnel à la suite des trois premiers agents, quelque peu dérangé par la lueur de la torche, mais pas assez pour en plisser les yeux. Sa position n'est pas optimale, à son sens, en plein centre de la formation, mais elle est préférable à l'avant ou l'arrière, et compte tenu de son handicap temporaire, lui sied d'une certaine façon. Il met un point d'honneur à économiser suffisamment ses déplacements pour ne pas endolorir son poignet brisé, tout en essayant de ne pas ralentir la formation d'impériaux.

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Il n'est guère possible de progresser dans la formation voulue. Pendant une quinzaine de mètres, le conduit descend en pente douce, mais ni la hauteur ni la largeur ne permettent plus d'un homme de front, et certainement pas debout. L'avancée est pénible, oppressante, et l'air est âcre à cause de la torche. Xyphos notamment mettra un peu plus longtemps à parcourir le conduit.
Heureusement, ils ne rencontrent aucun obstacle notable. Le passage étroit débouche sur un conduit plus spacieux, où il est possible de progresser debout. La pente est un peu plus forte et tourne sur elle-même. Le sol est humide, de terre, avec des cailloux. Ils doivent progresser avec précaution, un pas maladroit résulterait en une chute. Néanmoins, à moins d'être trop hâtif, tout le monde devrait rester sur ses jambes.
Une forte odeur de moisie, de champignons et de mouillé règne.

Le tunnel en pente continue pendant cinq bonnes minutes et débouche finalement sur une vaste caverne. Sur leur gauche, et contrairement à ce qu'imaginait Xyphos, et d'une manière assez étrange, un rai de lumière tombe de ce qui semble être un petit trou dans le plafond de la caverne. Il baigne un arbre mort perché sur une petite butte, entourée d'un fossé rempli d'eau croupie. Immédiatement, les mercenaires peuvent noter la présence de corps accrochés aux branches.
L'odeur de cavité souterraine à laissée la place à une odeur de mort et de viande pourrie.

Face à eux, un peu plus loin, un feu de camp et des tables de bois. Au sol, d'autres cadavres. Impossible de les identifier sans se rapprocher.

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe fronce le nez et contracte tout son visage alors que l'odeur nauséabonde l'assaille de toute part. Ça, et les visions d'horreur auxquelles il assiste présentement. Rien dans sa formation, se dit-il, ne l'a préparé à un tel charnier, à de telles horreurs sensorielles. Se retenant de vomir, il tente d'amenuiser sa peine en respirant par la bouche. Honnêtement, il ne sait pas vraiment ce qui est le pire, l'odeur de l'air, ou son goût.

*Tout brûler et sortir.*

Voilà les seules pensées qui trottent dans son esprit. Ses yeux passent d'un cadavre à l'autre, tentant de reconnaître leur race et classe sociale, si tant est qu'il reste quelque chose à reconnaître. Sa main droite serre avec compulsion son marteau. Des relents de bile se font sentir dans le fond de sa gorge, il y résiste difficilement, pour l'instant.

Incapable de desserrer les dents sans vomir, il se tourne vers l'impérial le plus proche. Désigne les cadavres autour des tables d'un geste du marteau, puis ses yeux, puis la torche, puis de nouveau les cadavres, puis la sortie.

Il espère que le message est clair, il ne l'est pas forcément pour lui, à vrai dire. Peut-être que l'impérial croira qu'il tente de communiquer silencieusement, et pas qu'il lutte depuis son entrée dans cette pièce pour ne pas rendre le ragoût de la bonne Monique.

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

Le second agent dans la formation vient se placer au centre, tourné vers l'arbre, tandis qu'à sa droite vient se placer l'arbalétrier. Le tireur met un genou à terre et épaule son arbalète. Si une menace apparaît en face dans la caverne, il l'aura en joue en quelques instants.

Deux agents viennent se placer à droite du porteur de torche. D'un même geste il écartent un pan de leur cape et posent la main sur le manche d'un couteau de lancer.

Un troisième agent vient se tenir debout derrière l'arbalétrier, une dague en main et l'autre posée sur le manche d'un couteau de lancer.

Le dernier agent reste en arrière, dague en main droite et la main gauche dans le dos, elle aussi sur le manche d'un couteau de lancer.

"Il faudra tout brûler mais s'il reste quelque chose ici bas, la fumée nous tuera le temps de l'affronter. Sans parler de l'extraction à travers ce conduit qui sera enfumé." L'agent avec la torche se tourne vers Xyphos et semble lui tendre la torche.

"Tu te sens à aller y jeter un coup d'œil et brûler le tout s'il n'y a rien."

"On te couvre pendant ce temps. Si un truc débarque, tu le sauras tout de suite et il le paiera chèrement."

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe observe le dispositif des impériaux, leur déploiement, les éventuels angles morts, pour l'instant, il n'en trouve aucun, à vrai dire, son envie de vomir le distrait suffisamment pour qu'il ne vérifie pas avec une exactitude absolue. Passant le marteau à sa ceinture en y passant le manche et en le laissant tenir par la tête, il saisit la torche de l'impérial et l'approche de son visage, laissant l'odeur de la torche le distraire -- un peu-- de la puanteur nauséabonde de la mort.

"Reçu, mais positionne au moins un gars dehors avant que je brûle tout. Si quelque chose nous bloque depuis l'extérieur, le résultat sera le même."

Il ne questionne pas le fait qu'il doive aller vérifier et incendier. Dans son état, il serait bien incapable de fournir une couverture décente à un autre porteur de torche, et il ne faut qu'un bras pour la tenir. S'il est attaqué et l'impérial est trop lent à réagir, il aura au moins quelque chose pour se défendre, se dit-il.

L'elfe garde la torche près du visage, l'odeur de cette dernière le distrait de celle de la mort. Il attend que l'impérial ait envoyé l'un des siens sécuriser le conduit avant de procéder, et si ce dernier refuse...

Eh bien il procèdera quand même, mais en jurant tout bas, en elfe.

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Il ne semble n'y avoir aucune menace dans la caverne.

L'odeur de la torche couvre un peu celle de l'environnement, et rien n'empêche Xyphos d'aller mettre le feu à ce qu'il désire. Les cadavres au niveau de l'arbre se révèleront être des paysans de tout âge et tout sexe. A tous ils manquent les yeux et leur bouche est tordue en un rictus ressemblant à un sourire. Pour une obscure raison, quels que soient les mouvements effectués par le groupe de mercenaires, invariablement, les pendus seront tournés vers eux.
Si l'un des aventurier s'essaye à en garder un en vue pour voir les limites de cette sorcellerie, le pendu ne bouge pas. Jusqu'à ce que l'humain -ou l'elfe noir- cligne des yeux, à partir de quoi le pendu le regardera de nouveau droit dans les yeux.
Les cordes ne grincent pas beaucoup, toutefois.
C'est clairement vil.

Les cadavres près des tables sont arrangés en un genre de forme au sol, géométrique et probablement rituelle. Ils portent des vêtements variés, mais arborent tous une cicatrice sur la joue. Il ressemble à un losange, aux cotés qui ne se joignent pas. De l'intérieur du losange, des traits serpentent vers l'extérieur du symbole, sous la forme de boursouflures de chair noire. Fixer plus de quelques secondes le symbole provoque chez l'observateur un mélange de répulsion et de crises migraineuses.
Tous ces gens se sont lacérés à l'aide de couteaux et tous ont exsudés au sol le fluide noir et répugnant. Ils ont un visage extatique.

Il y a beaucoup de mouches aussi.

La remontée du tunnel est aussi pénible que la descente mais ne pose aucun problème.

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

L'agent qui a filé la torche à Xyphos hoche la tête.

Sans un mot, celui qui couvrait leurs arrières commence à remonter vers la surface.

Les cinq autres agents restent en bas, déployés comme précédemment et sur le qui-vive.

Si un pendu tente ne serait-ce que de lever un bras ou si quelque chose surgit de l'eau, les agents tireront tout ce qui est à leur disposition dessus.

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe observe le rituel avec une horreur croissante à mesure qu'il observe le contenu macabre de cette caverne. Les pendus, les blessures, les sourires extatiques, tout lui génère un véritable mal-être, un sentiment de mort oppressante, de danger immédiat et latent. Après avoir bien enregistré les détails afin de les rapporter à quelque autorité compétente, il enflamme le lieu du rituel, espérant que les flammes ne purgent le tout, et met même le feu à quelques cadavres pendus sur le chemin du retour, pour faire bonne mesure.

Ce symbole lui est resté gravé dans la mémoire, avec les relents nauséeux qui vont avec.

Sur son retour, il tend de nouveau la torche à l'agent qui la lui avait donnée et lui fait un signe de tête en direction du tunnel, de nouveau incapable d'ouvrir la bouche sans l'odeur de la pois à proximité directe de son nez. Et encore, même cette compensation s'estompait peu à peu, sur la fin...

Xyphos prendra sa place dans la file de personnes remontant, premier ou en milieu de file, certainement pas dernier cependant. Retenant par moment sa respiration par réflexe, il peine encore à gravir de nouveau le tunnel, mais serre les dents. Il serait malvenu de dégueuler dans un tunnel et de patauger dedans, se dit-il.

Une fois en haut, si aucun danger ne leur apparaît, l'elfe se retournera vers le premier agent venu.

"Saloperie de culte. Sont vraiment tordus."

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Les objets s'enflamment sans problème. Les corps en revanche manifestent une résistance contre-nature aux flammes, comme s'ils refusaient de partir en fumée. Toutefois, en insistant un peu, l'elfe noir pourra s'en débarrasser également.

Assez rapidement, la caverne se remplit de l'immonde fumée noire, la même que celle qu'ils ont créé avec le corps du mômonstre et de l'agent.

Durant leur remontée vers la surface, le plafond laisse dégringoler des débris de terre et de petits cailloux, inoffensifs mais peut-être le signe d'un effondrement à venir. Les aventuriers ressentent à peu près au même moment un frémissement dans l'air.

A l'extérieur, aucun danger apparent, juste une sensation pesante. Une bourrasque de vent aussi brusque que soudaine souffle la flamme de la torche. Il fait grand jour, et il fait beau. Pas de brume à l'horizon, les températures sont tout à fait estivales. Des pépiements d'oiseaux se font entendre.

Xyphos ne parvient pas à se débarrasser de l'image mentale du symbole, elle est véritablement obsédante et étonnamment animée, dans sa tête, les traits tentaculaires s'agitent et bougent, et le tout baigne dans un kaléidoscope de couleurs étourdissantes.

[Xyphos peut me faire un jet d'I pour se ressaisir et se concentrer sur autre chose
Un jet d'I pour le groupe de Vako, pour essayer de repérer un détail]

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

"Concentrez-vous soldats. Ne vous relâchez pas." A la manière que tout un chacun a de se parler à lui-même dans les situations stressantes, Vako a pour habitude de parler à ses doubles.

Cette technique lui permet de rester concentré sur sa tâche.

Sitôt la tâche de brûler les corps terminée, les Vakos commenceront à se replier. Ils attendront que Xyphos les rejoignent puis remonteront par le tunnel dans le même ordre qu'ils sont descendus.

Les agents impériaux prennent grand soin d'observer partout, de tendre l'oreille autant qu'ils le peuvent. Leur sens de l'odorat est totalement brouillé par l'odeur nauséabonde, ils essaient de ne pas se laisser distraire par cela et de se concentrer sur leurs autres sens.

[hrp]

Int 50

**Le Juge** Admin Messages : 1750 Date d'inscription : 27/04/2018

Le membre 'Vako' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'D100' : 77

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe remonte difficilement le tunnel, plus difficilement encore qu'à l'arrivée, moins en raison de sa blessure que parce que sa vue se brouille et se colore de façon intermittente. Ces tentacules, ces mouvements, cette obscénité, tout l'accable, même lorsqu'il ferme les yeux, surtout lorsqu'il ferme les yeux, à vrai dire.

Une fois sorti, il prend deux pas de recul, sur le côté, afin de focaliser son regard quelque part : raté, c'est encore ce signe. Comme s'il entendait les images, Xyphos se sent aspiré par la chose, et de plus en plus frustré, comme s'il avait fixé le soleil trop longtemps et en avait gravé sa lumière sur sa rétine.

Serrant la tête de la masse à sa ceinture avec sa main libre, Xyphos repasse dans sa tête sa formation de légionnaire. Le contrôle mental, les illusions, toutes ces entraves magiques, ils reçoivent des méthodes basiques pour s'en débarrasser. Rien d'aussi puissant que la Marque de Murmenuit, évidemment, mais en tant qu'écuyer, il n'en a pas encore, alors il faut faire sans...

Récitant à voix basse un psaume en langue elfique, l'écuyer tente de chasser l'image et les couleurs de son esprit. Les oublier paraît superflu, idiot même, car il faut quelqu'un pour relater cette histoire et ce qu'il a vu, le consigner. Mais au moins se sortir de cette influence néfaste qui l'empêche même de se rappeler, pendant un instant, de l'odeur à l'intérieur de la grotte.
Remarque, c'est pas plus mal, pour le temps que ça dure.

[HRP]

INT 40

**Le Juge** Admin Messages : 1750 Date d'inscription : 27/04/2018

Le membre 'Xyphos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'D100' : 3

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Les agents impériaux ne relèvent rien d'anormal. Bien au contraire, c'est comme s'ils avaient purgé la région des maléfices qui pesaient dessus.

Pour Xyphos, les choses s'arrangent, le symbole dans son esprit s'estompe et il parvient à cogiter librement. Toutefois, la marque occulte ne le quitte pas, il la sent, tapie derrière ses pensées, plus calme. Attend-elle son heure pour ressurgir en force ?

Le groupe est, semble-t-il, libre de s'en retourner au village rapporter les mauvaises nouvelles.

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

Puisque tout semble s'être calmé, le groupe d'impériaux se prépare à retourner au village.

Marcellus, qui a survécu jettera un regard à Xyphos avant de lui faire signe des les suivre.

"Il est temps de retourner au village rapporter les nouvelles... aussi mauvaises soient-elles. Au moins la région sera-t-elle épargnée de futurs enlèvements."

Le groupe, pour retourner au village, adoptera la configuration suivante. Deux agents en tête, deux en retrait sur les ailes, l'arbalétrier au milieu et le dernier à l'arrière. Xyphos est libre de se placer où il veut à l'intérieur ou à l'extérieur du dispositif.

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe secoue la tête une nouvelle fois, parvenant enfin à se concentrer. Il acquiesce aux mots de l'impérial sans vraiment lui répondre et, s'assurant qu'il a bien tout son attirail sur lui -- moins son sabre, qu'il remplacera bien à l'occasion -- il prend place dans la formation, près de l'arbalétrier, décalé sur la droite afin que son bras invalide soit tourné vers le centre de la formation. Il garde le marteau posé sur son épaule, tenu par son bras valide, et scrute aux alentours, concentré.

"C'est pas naturel, ce qui s'est passé là dessous. J'veux dire, magique ouais, mais pas net, comme une forme de rituel, de corruption, mais pas comme celle du Nord, c'est autre chose, plus insidieux, je crois."

Il marque une pause tout en marchant, il réfléchit, ça se voit, peut-être trop.

"Je suis pas sûr que ce soit sûr pour les villageois de rester dans le coin, même si les enlèvements s'arrêtent."

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Le retour est paisible, une tiède brise d'été caresse leur peau. Bien assez tôt, ils ont traversé le petit bois et repasse près de la carcasse de l'ours. Ce détail mis de coté, tout ce qui leur est arrivé pourrait paraître irréel.
Plus loin, c'est l'étang qu'ils dépassent. Ici, l'eau est du bleu-vert propre aux mares. Des insectes se baladent juste au dessus, et parfois un poisson vient troubler la surface.

Le temps file durant leur marche et ils parviennent au village aux alentours de la mi-journée. Les paysans sont dehors, à vivre leur vie. Ils ne sont pas nombreux. Moins d'une dizaine de familles.
Gus n'est pas visible, peut-être se trouve-t-il du coté des champs. Monique en revanche fait la commère auprès des autres paysannes, racontant à qui mieux-mieux que son mari a trouvé une grosse bandes de soldats pour aller gérer leur problème et que, comme de par hasard, la journée est belle. Coïncidence ? Elle n'y croît pas. Non loin, une jolie et jeune paysanne étend du linge. Probablement la fille de quelqu'un par ici.

"Moi j'vous l'dis, c't'un bon signe." Une brusque bourrasque souffle à cet instant, comme pour la contredire, et fait voler le couvre-chef de tissu blanc qu'elle portait.
Elle peste.

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

Marcellus acquiesce aux remarques de Xyphos.

"Oui, c'est rarement simple d'en finir avec les cultes mortifères. Mais tu as une idée pour leur annoncer qu'ils doivent quitter leurs terres ?"

Il laisse sa question planer. Lui n'en a personnellement aucune idée. Les paysans leur ont demandé de retrouver les disparus. C'est chose faite... d'une certaine manière.

La nouvelle ne leur plaira pas, pour sûr. Mais les agents n'y peuvent rien. Les pauvres gars étaient morts bien avant qu'ils ne prennent le contrat.

Pour ce qui est du maléfice qui assiégeait la région, ils l'ont levé. Pour l'instant...

Marcellus se dirige droit vers Monique lorsqu'il l'aperçoit. Il ne fait pas de grand geste pour attirer son attention ni même ne la hèle. Il ne vient pas annoncer de bonnes nouvelles, alors il adapte son attitude à la situation.

Un agent sur une aile de la formation jette un coup d'œil rapide vers la jeune paysanne. Dérivant de ce fait un bon quart des ressources cognitives de Vako... Il y a des gens qu'on ne change pas, même dans les moments sombres.

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe réfléchit, il ne répond à l'agent impérial que par un soupir. Sa tête reste droite, mais il tourne la question à plusieurs reprises dans son esprit. Plus facile à dire qu'à faire, se dit-il.

Il observe la vie villageoise, bien établie,, bien organisée, en pleine renaissance. Il est presque triste d'avoir à leur annoncer ça, pas que presque, en fait. Mais il sait que c'est nécessaire, et si l'impérial ne veut pas s'en charger, il faut bien que quelqu'un porte la mauvaise nouvelle.

S'approchant de Monique également, il se surprend à dessiner de sa main libre, près de sa hanche, le signe qu'il a vu sur les cadavres. Il serre le poing dans un spasme et secoue la tête. La bourrasque de vent l'aide à reprendre ses esprits. Il parle.

"On est de retour. Mais on a pas de bonnes nouvelles, vraiment. Je suis désolé d'avance pour ce que je vais dire, mais, vous voulez bien rassembler les villageois ?"

"Ou vous avez un chef de village à qui je peux annoncer tout ça et il se chargera de l'annonce, ça me va aussi. Mais c'est un peu urgent je pense, donc faut se dépêcher."

Il réfléchit une seconde avant de reprendre.

"Et vous auriez pas de quoi faire un vrai bandage à ma main, s'il vous plaît ? Pas sûr d'avoir bien désinfecté, et les attèles opérationnelles, c'est pas de première qualité."

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Le visage fermé, Monique rassemble les villageoises des environs et envoie la jeune chercher les hommes dans les champs. Vako estime qu'elle a peut-être la vingtaine, tout juste. Elle relève le bas de sa robe et se dépêche d'aller chercher les autres. Le soleil fait briller ses cheveux blonds, qui ondule dans la brise comme de l'or en fusion. Elle est plutôt jolie, un mètre soixante dix, à quelques centimètres près. Ses yeux sont bleu-gris.

Pendant ce temps, Monique aide aimablement l'elfe noir, lui refaisant ses bandages en expliquant que ça lui rappelait son garçon quand il se blessait, après avoir joué dans le village. Elle renifle en parlant. Elle n'est pas dupe, personne n'est revenu avec les mercenaires, ce qui ne signifiait qu'une chose.
Néanmoins elle est forte et fière.

Quelques minutes plus tard, ce qui reste du village est rassemblé, près à entendre la nouvelle. Tous les visages sont fermés.

**Xyphos** Messages : 58 Date d'inscription : 09/11/2020

L'elfe laisse Monique parler, il acquiesce et sourit de temps en temps pour l'enjoindre à continuer. Elle peut bien avoir ça, se dit-il. Et puis, il a toujours aimé le contact des personnes un peu âgées, leurs histoires, leur expérience de la vie. Une fois le travail fait, il remerciera Monique avec un sourire sincère et lui frictionne l'épaule de sa main valide. Conscient de l'effort qu'elle fournit pour ne pas éclater en sanglots. Il n'ose pas lui dire que tout ira bien, il sait que c'est faux. Il espère que ce simple contact l'aidera au moins un peu.

Une fois au centre de l'attention, l'écuyer lancera un regard à l'un des impériaux, au hasard. Il s'est mis dans la merde tout seul, à lui de s'en sortir. Il n'a jamais été bon orateur, quelle idée de con de s'improviser annonciateur de mauvaises nouvelles, comme ça...

Il se râcle la gorge sans cérémonie puis, embrassant la foule du regard, parle d'une voix qu'il affermit.

"Comme vous avez pu le voir, la brume s'est retirée. Nous revenons de sa source, de ce qui la provoquait, plutôt, mais nous en revenons seuls, et pour ça, je vous assure qu'on est désolés."

"Toutes les personnes qui ont été enlevées ne reviendront pas. Il s'est passé quelque chose de vraiment terrible, là où elles étaient. J'aimerais vous donner les réponses à vos questions, mais vraiment, personne ne devrait jamais avoir à poser de questions pareilles, ou trouver de réponses pareilles."

"Dites-vous juste que la sorcière est morte, enfin, pour de vrai cette fois. Et l'un des monstres qui l'accompagnaient aussi. Mais ce coin n'est pas sûr. On a levé la malédiction par le feu, mais la magie de la sorcière était vraiment...pas normale."

"Aussi, je dois vous dire qu'il faut vraiment que vous quittiez ce village. Partez, établissez-vous ailleurs, dans des villages assez loins d'ici, dans les villes, parlez-en autour de vous pour qu'on vous aide, mais vous pouvez pas rester ici. C'est vraiment trop dangereux."

"On a vu des trucs qui devraient pas exister, et ils reviendront certainement, c'est presque sûr, et même s'ils reviennent pas, la terre a été pourrie par leur intervention. Vous méritez pas de souffrir ce que vos proches ont souffert. Prenez un nouveau départ, c'est la seule chance que vous avez maintenant."

"Pour ce que ça vaut, je suis désolé. Mais c'est la seule solution. Si vous voulez honorer vos défunts, prenez votre meilleure chance de vivre. Ça ne sert à rien de mourir en leur mémoire."

L'elfe s'interrompt, regardant l'effet de sa tirade. Il aurait pu mieux faire, en fait, il aurait difficilement pu faire pire, se dit-il intérieurement. Ses épaules restent droites, il tente de rester fort pour tous ces gens qu'il vient de priver de leur foyer, ou à qui il vient d'en annoncer la privation.

Ils vivront, se dit-il au moins, pour se soulager.

**Vako** Messages : 85 Date d'inscription : 06/03/2019

Un des six agents prend la parole juste après l'elfe noir.

"Ce qu'il dit est hélas vrai en tout point. J'aimerais pouvoir vous dire que ce n'est pas aussi terrible que ça en a l'air. Mais la réalité est encore pire que cela."

Le Vako qui a parlé regarde droit vers Monique et les villageois, les cinq autres regardent la jeune femme.

*Soldats restez concentrés !*

*Soldats ! Vous m'entendez ? Soldats !*

*On est en train de les perdre !*

Marcellus tend son bras sur sa droite et claque des doigts. Quatre agents regardent à nouveau vers les villageois tandis que Marcellus continue de parler.

"Si vous vous sentez à venir vous installer loin d'ici, sachez que nous disposons d'une ville où tout peut d'ores et déjà être arrangé pour votre accueil. Elle se trouve au sein de la province d'Orlana. Une terre épargnée de la guerre et loin des maléfices qui sévissent ici."

Un roulement se fait parmi les agents. Celui qui regardait encore fixe désormais les villageois et un autre le remplace. Il esquisse d'ailleurs un demi sourire. Demi car rappelons-le ils annoncent de très mauvaises nouvelles. Pour les villageois. Pas pour eux-mêmes...

Puis l'agent se rappelle qu'il a le visage masqué, alors il retire le foulard masquant ses traits.

Les quatre autres agents font de même, au même instant. Ils arborent le même demi sourire.

*C'est discret ça, les gars !*

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Quelques familles éclatent en sanglots à l'annonce des nouvelles. Ils nourrissaient des doutes depuis longtemps, désormais ils en avaient la confirmation, écrasant leurs derniers espoirs. Beaucoup de protestations et de lamentations. Partagés entre la perte familiale et le fait qu'on leur demande de bouger pour leur sécurité.
Il faut un moment avant que les paysans se calment. Quelques uns prennent l'initiative d'aller rassembler leurs biens, bientôt suivi par les autres. Ils sont, mine de rien, motivés par ce qu'ils ont vu ces dernières semaines.
Ils ne relèvent pas l'esquisse de sourire des Vakos.

Durant les deux dizaines de minutes suivantes, la brise se rafraichie, et quelques nuages clairs s'installent plus ou moins rapidement dans le ciel.

Gus et Monique ramène leurs récompenses aux aventuriers. A Xyphos : "T'nez, c'était à mon arrière grand-père, quand il était soldat. J'en ai pris grand soin, comme mon père et son père, mais y'a pu eût d'soldats dans not' famille d'puis un moment." L'elfe noir peut voir qu'en effet, l'épée est en très bon état, et à première vue, elle est d'une meilleure qualité que ce que les soldats normaux ont droit. Le pommeau est sculpté, la poignée est de cuir noir, la garde est décorée. L'arme est clairement impériale.
A cela, il apporte une petite cassette contenant de l'or. "La contribution du village. Si on en a pas b'soin pour êt' logé, eh beh..Voila." Il doit y avoir, au bas mot, deux centaines de pièces. Peut-être un peu plus.

Au bout de deux heures, tout le monde est prêt à partir. Ils n'attendent que les mercenaires pour les guider vers un nouveau foyer plus sûr. Entre temps, les nuages ont obscurci le soleil et d'autres s'amassent encore.
Sur la route, ceux qui n'ont pas perdu de proches adresseront leurs condoléances et les paroles les plus réconfortantes aux autres, plus abattus. Ils pointent aussi du doigt l'horizon, au nord vers Beaurocher, au Sud vers les terres des orcs. Ils pointent de la brume, rampante, qui s'installe et avale à nouveau le continent. D'ici le début de soirée, elle aura chassée le réconfort de la lumière, comme elle le fait depuis des semaines.

Si les Vakos s'essaient à approcher la jeune femme, ils apprendront son nom, Camilia DuHamel. Elle est assez contente pour sa part de quitter le village, même si elle regrette beaucoup que ce soit en de telles circonstances.

Le retour ne leur réservera aucune mauvaise surprise, si ce n'est que Xyphos dormira très mal, chaque nuit, ressassant un rêve unique :

Les cieux sont noirs, pourtant c'est la pleine journée, il le sait. Des éclairs d'énergie aux couleurs extraordinaires et changeantes s'abattent vers le sol.

Sur un champ de bataille. Des peuples du continent et des créatures aussi inconnues qu'incongrues se battent. Il note des crocs, des griffes démesurées, des tentacules. Des crânes, des orbites vides aux abîmes attirants. Des ombres mouvantes et mortelles, des humanoïdes dépenaillés et sauvages. Du liquide noir et des odeurs horribles.

Un sixième sens attire son attention vers les nuages au dessus. La voute céleste se déchire, un losange. Une faille, noire et gigantesque. Il sent que quelque chose change, un sentiment d'alarme le prend et il note le silence absolue. Il n'y a plus rien, comme si le bruit même avait été aspiré là-haut. Un regard alentour lui apprend que les races d'Haitana ont cessé le combat, et par dizaines, ils tombent au sol, morts, se changent en poussières et montent là-haut.

Des filaments de brume noire aux dimensions impossibles s'extraient pesamment de la faille et ondulent vers le monde, animés d'une volonté propre, prémices à quelque chose de massif.

Il sent l'attention de la créature venue d'ailleurs se diriger vers lui, et son corps hurle, son esprit hurle.

Il se réveille à ce moment, la marque impie imprimée sur ses rétines.

**Ryxlotl** Messages : 130 Date d'inscription : 23/01/2019

Récompenses :

-Quête complétée : 5xp
-Marishka vaincue : 5xp
-Ours vaincu : 5xp
-Changeur (Mômonstre) vaincu : 5xp
-Caverne incendiée : 3xp
Total : 23xp

280 pièces d'or

Xyphos : une épée longue +3CC + connaissance d'un symbole néfaste (aliénation +10)

Vakos : une pépette

Zilya : décédée et passée dans le camp ennemi

Echelle d'aliénation :

10-29 pts -> sommeil troublé, regains de pvs et mana divisés par deux
30-59 pts -> hallucination visuelle et auditive
60-79 pts -> 1d6 chaque tour, sur un 1 passe son tour
80-99 pts -> Passe dans le camp de l'ennemi
100 pts -> décès